Nouvelles fraîches
Vaut-il-mieux vous indique comment économiser 5 000€ et épargner 4,3 tonnes de CO2 en 3 décisions.
27 août 2012 : Earth overshoot day - le jour du dépassement des ressources naturelles annuelles. Nous avons
déjà consommé les ressources plus vite que leur renouvellement; il nous
reste donc plus de 4 mois à vivre à crédit. Consulter le site web du Global
Footprint Network...
Du 20 au 30 mars 2012 : 7ème semaine pour
les alternatives aux pesticides organisée par ACAP et
Générations Futures : consulter le site web.
Décembre 2011 : son gouvernement conservateur sort
le Canada du protocole de Kyoto pour protéger les exploitants
de sables bitumineux, sous les lazzi de son opposition et au grand
dam de Greenpeace Canada.
12 décembre 2011 : Epilogue du COP17 à Durban avec 3
jours de prolongation pour un protocole de Kyoto sous oxygène jusqu'en
2020. Quelques détails...
17 novembre 2011 : les prix
Pinocchio distinguent Vinci (projet
aéroport de Nantes), Tereos (agrocarburants au
Mozambique) et la Société Générale (financement
réacteur nucléaire)
27 septembre 2011 : Earth overshoot day - le jour du dépassement des ressources naturelles annuelles. Nous avons
déjà consommé les ressources plus vite que leur renouvellement; il nous
reste donc plus de 3 mois à vivre à crédit. Consulter le site web du Global
Footprint Network...
Mars 2011 : le photovoltaïque est de nouveau encouragé
en France. Après 3 mois de suspension, le nouveau dispositif de soutien
à l'énergie solaire photovoltaïque fait l'objet d'un arrêté. Consulter
la présentation du MEDDTL.
Février 2011 - gaz de schiste : la
France débat de l'opportunité d'opérer les permis discrètement délivrés
par J-L.Boorloo. La ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet,
danse sur un volcan avec tous les élus locaux vent debout.
10 décembre 2010 : la nouvelle Secrétaire exécutive de
l'UNFCCC, Christinia Figueres, doit se contenter d'une déclaration
d'intention de plus à l'issue de la conférence de
Cancun.
23 mars 2010: exit la taxe carbone; après son retoquage en décembre 2009 par le Conseil Constitutionnel, les élections régionales lui ont donné le coup de pied de l'âne. Que reste-t-il du Grenelle...
18 février 2010: le secrétaire exécutif de l'UNFCC, (organisme des Nations-Unies qui pilote notamment les conférences sur le climat), Yvo de Boer, a présenté sa démission, quelques semaines après l'échec de Copenhague. Pas assez diplomatiquement correct?
Les carburants alternatifs, font-ils reculer le CO2? Sont-ils "bio"? Lire la suite ... L'hydrogène est-il une solution miracle ou un autre mirage? Lire la suite ...
Encore plus, après avoir lu le rapport du parlement britannique et l'intervention de Jean Ziegler, il est urgent de ne pas encourager les agrocarburants actuels
En attendant la deuxième génération n'entrant plus en compétition avec les cultures vivrières, le choix du moins mauvais agrocarburants se fait sur la quantité de CO2.
Pour la Cour des Comptes, les citoyens raquent et les industriels trinquent à leur santé
La Cour s'est penchée sur les agrocarburants et a remis son rapport début 2012. Elle ne se contente pas de se prononcer sur la justification de la multitude des aides fiscales ; elle pointe l'addiction au Diesel qui oblige à privilégier le biodiesel (gazole additionné d'EMHV à base de colza) par rapport à l'éthanol (à base de blé dont les résidus -les drêches- sont plus intéressants que les tourteaux de soja). Elle rappelle que les agrocarburants, non compétitifs financièrement, nécessitent de fortes subventions et pointe la moindre efficacité énergétique de l'éthanol (1 L de SP95E10 équivaut à 0,968 L de SP95). Pour l'automobiliste, le prix compense cela : le SP95E10 est moins cher en moyenne de 3% ; sauf que derrière ce prix, les taxes étant moindres et les subventions juteuses, des entreprises se régalent au frais du contribuable.
Les agrocarburants poussent à consommer de la viande !
La Cour note au passage que la production d'agrocarburants (à partir de colza, maïs, blé, betterave principalement) accapare 6% de la surface agricole utile française et 64% de la production de colza (chiffres 2010). On sent transparaître les forts liens entre les agrocarburants et l'élevage intensif à base de granulés notamment des porcs qui supportent bien le soja ; en bref, les subventions de la filière agrocarburant soutiennent la viande au détriment des céréales.
La Commission Européenne persiste et certifie, les ONG protestent
Malgré les doutes du Parlement Européen sur les agrocarburants, la Commission qui avait fixé en 2007 le seuil de 10% d'agrocarburants pour 2020, persiste et tergiverse en donnant, le 19 juillet 2010, son agrément à sept organismes de certification de la durabilité des agrocarburants. Ceci alors que les critères de durabilité ne sont pas encore établis et que la prise en compte des CASI (Changement d’Affectation des Sols Indirect) changerait notablement (en négatif) les résultats de l'évaluation, comme le dénoncent des ONG dans "Conduite à risques".
Les agrocarburants ne bénéficient pas à la planète
Il est rapidement devenu évident que ces agrocarburants profitent surtout à leurs producteurs plutôt qu'à la planète (voir ci-après) et, qu'en tout état de cause, ils ne pourront remplacer le pétrole pour continuer à rouler autant.
Le chercheur Joe Fargione de The Nature Conservancy déclare au Telegraph qu'en incluant les opérations de mise en culture la production d'agrocarburants est déficitaire en CO2 pour 423 ans (palmier à huile remplaçant les espaces humides d'Indonésie), 319 ans pour le soja sur les brûlis de forêt amazonienne, et "seulement" 93 ans pour une prairie américaine transformé en champ de blé.
Le communiqué de presse de la Commission et les rapports d'évaluation (anglais).
Le rapport "Conduite à risques" co-édité par Action Climat, Greenpeace, Peuples Solidaires, Amis de la Terre, FNE.
Le rapport de la Cour des Comptes (pdf) sur les aides aux biocarburants
Lire l'article du Telegraph (anglais)
Les certificateurs agréés par la Commission : ISCC (par le BLE allemand), Bonsucro EU (sucre de canne, Brésil), RTRS EU RED (soja, Argentine & Brésil), 2BSVS, RSB EU RED (tous types), RSBA (Société Abengoa), Greenenergy (éthanol brésilien)
L'éthanol à partir de cultures vivrières: c'est la faim qui gagne.
Bilan négatif en Europe
Une étude de l'EDEN (Energie Durable en Normandie) synthétisée par le RAC-F (Réseau Action Climat-France) montre que le bilan de la filière éthanol est extrêmement maigre quant au coût du cycle hydrolyse, fermentation, distillation s'ajoute celui du transport, de la production (engins, engrais, pesticides). Seuls les différents intermédiaires (céréaliers, distillateurs, distributeurs, transporteurs) y retrouvent leur compte. La planète pas vraiment car le gain énergétique est trop faible (EE=1,43 à partir du blé et 1,31 depuis la betterave) voire négatif ( EE=0,98 pour le maïs) pour justifier l'impact de la consommation d'eau et de l'épandage des engrais et pesticides.
Lire l'étude complète (pdf).
Une étude de l'USDA -département de l'Agriculture des USA- est un peu plus pessimiste (EE=1,34) pour le blé (anglais, pdf - attention, c'est en BTU, miles....)
Seul l'éthanol issu de la canne à sucre tient ses promesses avec une efficacité supérieure à 5 mais il est réservé aux pays "privilégiés" où l'eau et le soleil abondent comme le Brésil.
L'huile de colza est plus performante mais demande trop de surface
Toujours suivant le RAC-F, la seule production intéressante en Europe est l'huile de colza (EE=3,8) à condition de savoir la faire carburer en l'état, ce qui nécessite une importante adaptation des moteurs Diesel. La transformation en EMHV (Ester Méthylique d'Huile Végétale), incorporable dans le Bio-diesel, grève le rendement (EE=2,19). Une étude réalisée en 2007 pour Prolea, organe de la filière française des huiles et protéines végétale, ré-évalue l'efficacité énergétique à 3,68. Certainement très optimiste sur la valorisation des coproduits (voir ci-après).
Énergie Durable en Normandie (EDEN) 386 rue Bellanger - 76190 Yvetot
Tél: 02 35 95 66 66 - Fax: 02 35 95 68 18
Réseau Action Climat France (RAC-F) 2B, rue Jules Ferry - 93100 Montreuil
Tél : 0148 58 83 92 - Fax : 01 48 51 95 12
Respirer et manger ou rouler aux agrocarburants, il faut choisir!
L'exemple de l'huile de colza: biodiesel à 30% = 30% de la surface agricole, des coproduits sans débouché
Le problème, au-delà des effets secondaires des engrais -commun à toutes les cultures intensives- vient du faible rendement: 1,4 t d'huile par hectare. L'huile de colza peut soit être utilisée telle que, dans des moteurs spécifiques, ou transformée en ester (EMHV ou EEHV) et mélangée au gazole alimentant les moteurs Diesel standards. Le procédé de transformation utilise du méthanol (100 kg pour une tonne d'huile); la réaction produit une tonne d'EMHV et 100 kg de glycérine.
La consommation actuelle (chiffres 2006) de gazole étant de 31,5 millions de tonnes; la substitution de 30% (c'est le pourcentage d'EMHV techniquement incorporable dans les véhicules actuels) occuperait une surface de 7 millions d'hectares, soit 28% de la surface total agricole exploitée (25,5 millions ha). En comptant la surface nécessaire à la production du méthanol utilisé lors de l'estérification on doit approcher du tiers! Et nous disposerions, pour la France uniquement, de 9,5 millions de tonnes de tourteaux de colza (10 fois la consommation des animaux d'élevage européens) ainsi que de 1 million de tonnes de glycérine (pour un marché européen de l'ordre de 0,35 millions de tonnes). Ce scénario est donc inenvisageable.
Ce rapide exercice aboutit à la même qu'une étude de l'INRA (Institut de la Recherche Agronomique) dont l'exergue est: Il ressort de cette étude que les bénéfices énergétiques et économiques des biocarburants de première génération ne sont pas suffisants pour que ces derniers puissent remplacer de grandes quantités de ressources pétrolières
Lire la fiche de cette étude INRA
Le président de Nestlé tire le signal d'alarme contre les agro-carburants
Qui l'eut crû! Nestlé en pointe contre les agrocarburants. Dans un entretien du 23 mars 2008 accordé au Neue Zürcher Zeitung, Peter Brabeck, président du conseil d'administration, dénonce la pression sur les prix agricoles et la compétition pour les terres cultivables enclenchées par la transformation de céréales en éthanol (138 millions de tonnes de maïs aux USA en 2008). Il met également l'accent sur les spéculateurs qui se ruent sur les matières premières agricoles et l'épuisement des ressources en eau par l'irrigation (4000 litres d'eau par litre d'éthanol produit). Rien, hélas, sur le gâchis de l'eau en bouteille (10 milliards de bouteilles par an rien qu'en France) où Nestlé tient 20% du marché mondial.
Lire l'entretien au Neue Zürcher Zeitung (allemand). Résumé dans Le Figaro
Aux États-Unis, le constat est pire:
Dans un article du Washington Post du 3 octobre 2007, le calcul à partir des éléments de l'étude USDA indique que consacrer tout le blé produit à la production d'éthanol permettrait de remplacer 3,5% du carburant consommé dans le pays. Les auteurs font remarquer ironiquement que ce pourcentage correspond à celui obtenu en gonflant ses pneus correctement....
Consulter cet article
Moratoires sur les agrocarburants
Le Comité d'audit de l'environnement du parlement britannique (Environmental Audit Committee-EAC) a conclu le 21 janvier 2008 que d'importantes mesures restent à prendre pour que les agrocarburants puisse être une production durable et qu'ils sont coûteux et inefficaces en comparaison d'une politique sérieuse de réduction d'émission de gaz à effet de serre par le transport routier. Le comité propose donc un moratoire sur les agrocarburants, arguant que:
- la production d'agrocarburants consomme énormément de combustibles fossiles;
- la culture des plantes-base ne s'inscrit pas dans une démarche durable;
- d'importantes opportunités de restaurer des espaces naturels absorbant le CO2 sont à saisir;
- le passage à grande échelle de l'industrie des agrocarburants va mettre les prix des denrées alimentaires sous pression et créer des risques de famine
Ce rapport est parfaitement en accord avec les attendus du rapport de Jean Ziegler (voir ci-après).
Lire
ce rapport (anglais, pdf) sur le
site de l'EAC
Le Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, Jean Ziegler, a appelé jeudi 25 octobre 2007 devant l'Assemblée générale des Nations Unies à décréter un moratoire de 5 ans sur les agrocarburants (ou bio-carburants). Il a souligné que le plein d'une voiture (50 L) provient du traitement d'environ 200 kg de maïs, la ration annuelle de cette nourriture de base.
Il s'agit de faire retomber la pression sur les prix agricoles au profit des plus démunis et d'éviter de détourner une part significative de la production vivrière. A cet effet, Jean Ziegler dénonce les politiques volontaristes ou incitatives du Brésil, des États-Unis et de la Communauté Européenne.
Ce délai doit permettre de mettre au point la deuxième génération d'agrocarburants exploitant les résidus de culture (paille, rafles) ou exploitant des plantes ou des zones cultivables inutilisables pour l'alimentation.
Lire l'intervention devant les Nations Unies au complet
La netteté des propos de Jean Ziegler a froissé la FAO qui, sur le site de l'IRIN (Bureau pour la coordination des affaires humanitaires de l'ONU), a déclaré le 2 novembre 2007: « Nous regrettons que le rapport du Rapporteur spécial ait abordé cette question extrêmement complexe, à multiples dimensions positives comme négatives, en la qualifiant de "crime contre l’humanité" ».
Lire le communiqué de la FAO
Produire des biocarburants a des effets secondaires majeurs
Les risques patents de l'extension des surfaces cultivés pour la production de carburants: surconsommation d'eau, pollution supplémentaire par les engrais et les pesticides sont loin d'être les plus graves, d'après un article de Paul Crutzen, Prix Nobel de chimie dans Atmospheric Chemistry and Physics Discussions, vol.7, 2007 et une étude du Comité sur les conséquences pour l'eau de la production de bio-carburants du National Research Comittee américain.
Le protoxyde d'azote (N2O) pire que le dioxyde de carbone (CO2)?
Il revoit le taux de conversion de l'azote agricole (composant principal des engrais) en protoxyde d'azote (N2O) par un facteur 4 ce qui rend la plupart des biocarburants plus contributeurs à l'effet de serre que les carburants fossiles! Encore peu étudié, l'impact de ce gaz sur l'effet de serre serait 200 à 300 fois plus élevé que celui du fameux CO2.
Consulter l'article N2O release from agro-biofuel production negates global warming reduction by replacing fossil fuels (pdf, anglais).
Consulter le résumé de l'étude "On water implication of biofuels production in the USA" (pdf, anglais).
La déforestation
Quand la production des agrocarburants se fait non plus sur des reprises de jachères comme en Europe mais par le défrichage de forêts tropicales, on commence par produire d'énormes quantités de CO2!
C'est ce qui se produit actuellement à grande échelle pour la production d'huile de palme, notamment dans l'île de Sumatra, en Indonésie; la frénésie de défrichage y est telle que l'Indonésie est devenu, de ce fait; le troisième producteur mondial de gaz à effet de serre derrière les États-Unis et la Chine.
Lire l'annonce de Greenpeace (français)
Lire le rapport "How the palm oil industry is COOKING THE CLIMATE" (pdf, anglais)
Les agrocarburants de seconde génération
Il s'agit cette fois de mettre en valeur des végétaux non concurrents des cultures vivrières, principalement des végétaux acceptant des terrains non valorisables ou des résidus non valorisables.
Sont évalués par l'INRA en France: le miscanthus, le switchgrass (panic érigé), la fétuque, la luzerne, le sorgho, le triticale, la canne de Provence. Des expérimentations sont en cours à partir de déchets de production du bois et de sous-produits de la culture des céréales (pailles).
Transformation en éthanol
Deux filières de valorisation de la lignocellulose en éthanol sont explorées:
- à chaud (800°C) la cellulose se disloque et libère CO2 et hydrogène qui sont recombinés.
- à froid une phase d'hydrolyse produit du glucose qui fermente puis est distillé en éthanol.
D'après l'IFP, un bilan énergétique supérieur à 3 est espéré de ces procédés, à l'horizon 2010-2015.
Bien entendu ces réactions produisent du CO2 qui, en régime établi, n'est pas considéré comme nocif puisque recyclant du CO2 capturé par la plante.
Un résumé des recherches en cours (2006) sur le site de l'IFP.
Transformation directe en alkanes
La société Virent annonce avoir mis au point des procédés de conversion directe en carburant classique (type GPL actuellement) de végétaux, de résidus et de sous-produits (dont la glycérine). D'après ses auteurs, la transformation, basé sur le procédé "Reformage en phase aqueuse" de l'université du Winsconsin, serait deux fois plus efficace que la valorisation en éthanol des céréales et canne à sucre. D'après les rares informations précises, la réaction produirait un mélange d'hydrogène, d'alkanes (méthane, éthane, propane) et de CO2. Virent met l'accent sur sa capacité à convertir la glycérine, sous-produit encombrant de la production de biodiesel.
Un article de 2006 dans Green Car Congress
Le Well-to-Wheels report EUCAR, CONCAWE & JRC mis à jour en mai 2006 (anglais).
L'efficacité énergétique (EE), c'est quoi?
Afin d'évaluer l'intérêt d'un produit énergétique, on détermine le rapport entre l'énergie potentielle du produit et l'énergie primaire non renouvelable utilisée pour le produire. dans le cas des agrocarburants, cette énergie inclut la culture et le coût des engrais et pesticides, du transport, du traitement de transformation. Si les coproduits ne sont pas valorisables, il faut y ajouter le coût de leur élimination. La prise en compte des différents éléments introduit, suivant les hypothèses faites, des variations importantes d'où les écarts constatés entre les chiffres publiés par les supporters ou les détracteurs.
La valorisation des coproduits est un élément-clé de la rentabilité de certains agrocarburants
La production d'huile de colza génère des coproduits à plusieurs étapes. Le premier coproduit est la partie non utilisée des plants (paille). Lors de la trituration (pressage) sont produits des tourteaux de colza (environ 50% en poids) dont le seul débouché est l'alimentation animale. Quand l'huile de colza est transformée en EMHV, il faut ajouter le coût du méthanol utilisé pour l'estérification puis valoriser le coproduit: la glycérine (10% en poids) vers l'industrie chimique. Ces deux coproduits ne sont valorisables qu'en quantités marginales diminuant nettement l'intérêt de la filière à grande échelle. De nombreux programmes de recherche sont actuellement en cours pour tenter de valoriser la glycérine à petite et grande échelle, mais rien ne frémit quant aux autres débouchés des tourteaux de colza.
Consulter un résumé sur l'exploitation de la glycérine par pyrolyse (pdf)
Lire le communiqué de presse de Solvay sur le procédé EPICEROL (pdf)
Communiqué du Rapporteur spécial sur le Droit à l'Alimentation
(Communiqué de presse des Nations Unies, 25 octobre 2007) Jean Ziegler, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, s’est inquiété ce matin devant la presse de l’augmentation du nombre d’affamés dans le monde et a dit craindre que la production massive de biocarburants comme l’éthanol n’aggrave encore le problème en diminuant les surfaces agricoles consacrées aux cultures vivrières. Il a appelé à un moratoire de cinq ans, le temps nécessaire, a-t-il espéré, pour que la recherche trouve le moyen de tirer de l’éthanol des déchets agricoles, essentiellement des parties non comestibles de plantes comme le maïs ou le blé. « Il est légitime de vouloir fabriquer des biocarburants mais le résultat va être désastreux dans l’immédiat. » Il n’a pas hésité à parler d’un « crime contre l’humanité qui est commis lorsque l’on convertit un sol productif pour l’alimentation en terre à produire du biocarburant ».
M. Ziegler, qui s’est aussi exprimé hier devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a dit craindre que le premier Objectif du Millénaire pour le développement, la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, ne soit pas atteint à l’échéance de 2015. Il a rappelé que le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition a augmenté tous les ans depuis 1996 pour dépasser les 850 millions, alors que l’on estime que la Terre pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit deux fois la population mondiale actuelle. En réponse à l’argument selon lequel le nombre d’affamés n’a en fait pas augmenté, en chiffres relatifs par rapport à la croissance de la population mondiale, l’universitaire suisse a répondu: « Je n’accepte pas ce raisonnement car un enfant qui meurt de faim n’est pas une statistique ».
Selon les estimations de l’ONU, six millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans le monde à cause de la malnutrition et des maladies associées. Parlant d’un « massacre de la faim qui n’obéit pas à la fatalité », il a estimé qu’un « enfant qui meurt de faim est assassiné ». M. Ziegler a mis en cause en particulier les subventions agricoles européennes qui permettent d’inonder les marchés africains à prix bradés et qui entraînent la ruine des agriculteurs locaux. Selon lui, « l’Union européenne crée de la faim en Afrique par son dumping agricole ».
Le Rapporteur spécial est aussi alarmé par l’augmentation des « réfugiés de la faim » qui tentent de gagner l’Europe et l’Amérique du Nord pour survivre et qui sont considérés comme des délinquants lorsqu’ils arrivent à destination quand ils ont la chance de ne pas mourir en chemin. Il a estimé qu’il est grand temps de renforcer les mécanismes de protection nationaux et internationaux en réaffirmant concrètement « le droit de se nourrir ». Les droits de l’homme ne sont pas uniquement politiques et civiques, a–t-il souligné, mais ils touchent aussi à l’économique, au social et à la culture. Jean Ziegler a estimé que l’Europe doit trouver une réponse autre que militaire pour repousser les miséreux à ses frontières. Il a proposé de créer un nouveau droit de l’homme –le droit d’accueil provisoire– qui protégerait les réfugiés de la faim », dont l’existence n’est actuellement pas reconnue dans les conventions internationales.